Chapelle de la Combe

Chapelle de la Combe : des traditions par dizaine

La plupart des chapelles de Saint-Nicolas de Véroce et de Saint-Gervais Les Bains ont été fondées à l’initiative des habitants des hameaux. Elles témoignent de la forte spiritualité des savoyards aux XVIIe et XVIIIe siècles et de leur volonté de se placer sous la protection d’un ou plusieurs saints.

La chapelle de la Combe a été construite grâce à Jean et Balthasard Berthier en 1685 et dédiée à sainte Marie des Carmes, saint Symphorien et saint Antoine de Padoue. Son architecture extérieure est simple et austère. Des inscriptions sur la façade, protégée par un auvent, invitent les paroissiens à la prière.

Redécorée en 1865 grâce à un collectif d’habitants du hameau, nommé dizaine, elle présente aujourd’hui un décor de style néogothique qui fait référence à l’ordre religieux des Carmes. Ce décor est constitué de statuettes en bois peint représentant les principaux saints de l’ordre : saint Ange, saint Simon Stock, saint Jean de la Croix, sainte Thérèse d’Avila, sainte Marie de Jésus (?), sainte Magdeleine de Pazzi et le prophète Elie, précurseur des Carmes.

Ce programme décoratif montre l’importance de la représentation des saints qui sont considérés comme des modèles à suivre.
Ces derniers agissent aussi comme un support à la prière, faisant le lien entre les hommes et Dieu.
La restauration de 2022 a permis de retrouver le décor du XIXe, d’une polychromie vive, que la bronzine, appliquée au XXe siècle, avait recouvert.

Coup de coeur !

Les taxes : une tradition qui ne date pas d’hier

“ En entrant dans la chapelle de la Combe, vous remarquerez de chaque côté de l’allée centrale, une rangée de prie-Dieu portant, pour certains, des plaques émaillées avec un nom inscrit dessus.
Ce sont des places qui étaient louées à l’année aux paroissiens, le versement d’une redevance à la paroisse leur donnant le droit d’y apposer leur nom. Chaque prie-Dieu était différent et correspondait au rang social de son utilisateur.”

Anecdote
Laurent, sur les traces de son enfance

“Dans les années 1970, du haut de mes dix ans, j’ai vu les peintres habiller d’un nouveau manteau blanc la chapelle où m’emmenait chaque été mon grand-père. Qu’elle m’a paru belle, ce jour là, avec sa bonne couche de badigeon. Celle-ci n’a pas suffi à cacher la grande fissure qui la menace sur toute sa longueur, et c’est tant mieux. Je l’ai toujours connu avec, et la faire disparaitre, ce serait comme gommer une page de mon enfance.”