Chapelle des Pratz

Nicolas Revenaz, Itinéraire d’un enfant de colporteur devenu grand seigneur

Le riche marchand Nicolas Revenaz, installé à Vienne en Autriche et né dans le hameau des Pratz, a fait élever cette chapelle vers 1707. Nicolas Revenaz était issu d’une famille de colporteurs, marchands ambulants spécialisés dans le commerce du tissu, et a fait fortune au point de devenir un négociant bourgeois proche de la famille impériale du Saint-Empire Romain Germanique. Edifier une chapelle était une des œuvres les plus importantes que pouvait accomplir un catholique, pour s’assurer la vie éternelle.

La chapelle des Pratz est dédiée à la Vierge des Douleurs, à saint Antoine ermite, saint Antoine de Padoue et au saint Suaire : ils sont tous représentés sur le tableau de l’autel. On y voit notamment, au centre, la Vierge dont le cœur est percé de sept épées, symboles de toutes les douleurs qu’elle a endurées pendant sa vie. Plusieurs statues ornent également la chapelle dont celle de saint Christophe, reconnaissable à l’enfant qu’il porte sur son épaule. Elle a été classée au titre des Monuments Historiques en 1941. Depuis 1945, une procession est organisée tous les 15 août pour rappeler un épisode de la Seconde Guerre Mondiale. En 1944, peu de temps avant la Libération, des résistants tuèrent deux soldats allemands aux Pratz. Les habitants craignirent des représailles qui se limitèrent finalement à une grange brulée et qui ne firent aucune victime. Le curé attribua ce miracle à la Vierge. Une plaque placée devant la chapelle commémore cet évènement.

Coup de coeur !

Suivez la procession du 15 août, et retrouvez-vous 70 ans en arrière

“ Nous sommes en 1944, peu de temps avant la Libération. Deux colonnes allemandes arrivent aux Pratz, bien décidées à venger deux de leurs soldats assassinés par des résistants du Val Montjoie.
Mais après avoir incendié une première maison, ils repartent, épargnant le village. Pourquoi ? En cette veille du 15 août, le curé y a vu un miracle de la Vierge.
De là à organiser une procession de remerciement chaque 15 août, il n’y avait qu’un pas ”

Anecdote
Gabriel à confesse

“ Pour moi, la chapelle des Pratz rime avec liberté. Chaque année en mai pour le mois de Marie, tous les gamins du village se retrouvaient dans la chapelle. Nous devions réciter un chapelet de cinq dizaines sous le contrôle de ma tante Lucie. Nous étions « accro », non à la prière, mais à l’idée de se retrouver sans nos parents et d’avoir nos premières émotions avec les filles du village. ”