Temple de la Vignette

Temple de la Vignette. Un signe de ralliement.

Alors que l’art baroque aux XVIIe et XVIIIe siècles s’est développé en réponse à l’apparition du protestantisme, le XIXe siècle a vu, avec l’arrivée des touristes et des alpinistes britanniques, l’installation de protestants à Saint-Gervais. En effet, après la première ascension du mont Blanc, ce sont surtout des Anglais qui sont venus se mesurer à la montagne. Présents de façon saisonnière ou permanente, ils ont souhaité avoir leur propre lieu de culte.

Ils font donc construire le temple en 1913 grâce au don de la famille Delbruck et à l’aide d’associations protestantes genevoises. Il est situé dans le quartier de la Vignette où se sont implantées de nombreuses villas et résidences secondaires. Le temple est construit en granit taillé avec une belle charpente de bois et peut accueillir une centaine de personnes. Ce granit vient probablement des carrières de la vallée, dont celle de Combloux, qui ont été exploités par des hommes originaires du Piémont à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, une filière de passage de juifs vers la Suisse passe par Saint-Gervais.

Animée par la communauté protestante, elle vaut au Pasteur Chapsal la médaille de Juste parmi les nations. Depuis les années 1970, le nombre de protestants sur la commune diminue et le temple est finalement devenu une propriété de la commune de Saint-Gervais-les-Bains en 2012.

Coup de coeur !

Le clocher : symbole de la communauté

« Votre découverte du patrimoine sacré de Saint-Gervais Mont-Blanc ne serait pas complète, sans un détour par la Vignette. Et même si j’ai aujourd’hui fermé mes portes, il ne tient qu’à vous de les pousser !
Comme le firent des dizaines de protestants le 19 août 1913.
Marquant le retour du protestantisme sur les terres savoyardes, après deux siècles de culture baroque visant à l’en chasser, ce jour était avant tout un signe de ralliement et un appel à la réconciliation, lancés aux savoyards de souche ou d’adoption, catholiques ou protestants, mais montagnards de cœur avant tout. Le cœur, mes fidèles n’en ont pas manqué. J’en veux pour preuve le Pasteur Chaptal, récompensé par la médaille de « Juste parmi les nations », pour avoir accueilli des réfugiés de la zone occupée et organisé le passage des juifs vers la Suisse, aux heures les plus sombres de la seconde guerre mondiale. «

Anecdote
Jean-Louis se souvient :

“ Lorsque je suis arrivé à Saint-Gervais Mont-Blanc, j’ai découvert avec plaisir ce lieu de culte, très animé en pleine saison. Nous nous retrouvions avec une importante communauté de l’Eglise Réformée dont une grande majorité d’anglo-saxons.
Ce sont leurs aïeux, touristes et alpinistes attirés par l’ascension du mont Blanc, qui sont à l’origine de sa construction, avec l’aide des organisations religieuses genevoises. Avec le temps, son ouverture est devenue de plus en plus épisodique, jusqu’à sa fermeture en 2012. Je lui dois l’un des plus beaux moments de ma vie : le mariage de ma fille. ”